Shinju Gumi : Dissecting A Ghost
Artefact, Barclay

Fortement japonisant, ce patronyme cache bel et bien un frenchy adepte des musiques nouvelles et fraîchement débarqué sur la grouillante scène électronique hexagonale. Entre trip-hop et ambient, la musique de Shinju Gumi vous plonge dans une atmosphère glauque et chaleureuse à la fois où raisonnent les bandes originales de Twin Peaks, des films d'Ennio Morricone et autres séries noires américaines des années soixante-dix. Certes les influences ne se cachent pas mais ce disque est tout sauf du déjà entendu. Pendant quarante minutes, il vous promène entre samples, guitare et pianos sans vous emmener nulle part et surtout sans que vous vous en rendiez compte. Une balade douce-amère où les enchaînements fleurent bons l'art du DJ-ing. A tel point que l'omniprésence de la tonalité d'un téléphone occupé dans le dernier morceau vous donne envie de décocher le vôtre tout en installant pour une nouvelle écoute. Cet album inclassable auquel vous n'aurez pas de mal à trouver une place va désavouer l'adage selon lequel plus c'est long, plus c'est bon (moins de quatre minutes en moyenne pour chacun des douze titres). Pourvu que ça dure.